Nous traiterons essentiellement dans cet exposé les lombalgies communes c’est-à-dire : d’origine fonctionnelle (sans cause organique).
Nous exclurons avec le plus grand soin, par l’interrogatoire, les investigations cliniques et paracliniques nécessaires (radiographie / biologie) : l’absence d’un diagnostic différentiel pouvant être responsable d’une symptomatologie similaire au début, c’est-à-dire les lombalgies symptomatiques (révélatrices d’une autre maladie), sortant du cadre du traitement par mésothérapie : origine tumorale, infectieuse, rhumatismale inflammatoire, malformation congénitale, hernie discale (compressive, symptomatique).
Nous rappellerons ici l’examen en décubitus ventral : l’examen clinique spécifique en mésothérapie.
L’examen est réalisé patient allongé sur le ventre, coudes sur la table d’examen, mains croisées devant la tête.
Cet examen recherche ici classiquement des points de souffrance segmentaire, décrit dans la S.I.D. (souffrance intervertébrale dégénérative), selon la sémiologie objective systématisée du rachis (S.O.S).
Douleurs abarticulaires vertébrales
Elles constituent des dermalgies dont la consistance spongieuse, épaisse et douloureuse est parfois remplacée par un aspect nodulaire, filamenteux ou cartonné et scléreux.
Il s’agit de douleurs dites référées de type I : les lésions arthro-ligamentaires et disco-vertébrales se manifestent par des influx nociceptifs véhiculés dans la corne postérieure ou racine dorsale de la moelle épinière, au niveau de la couche V (intraspinale), zone de convergence de neurones, entraînant donc des douleurs projetées pseudo-métamériques, à distance, dans le dermatome (Cellulalgies). Elles témoignent pour l’appareil neuro-articulaire de la souffrance de tout un segment mobile neurophysiologique ou d’un plexus et pas seulement d’une lésion radiculaire.
Dans la sémiologie de la lombalgie commune, il convient aussi de différentier le modèle de la Souffrance Intervertébrale Dégénérative (S.I.D) de Mrejen, du Dérangement intervertébral mineur (D.I.M) décrit par Maigne (dysfonction mécanique primitive au niveau des articulations articulaires postérieures), surtout sur les points suivants : douleur à la pression postéro-antérieure et douleur réveillée à la pression latérale de l’épineuse de la vertèbre du segment lésé (la pression est douloureuse dans un sens et indolore dans l’autre). Dans ce cas, le patient sera plutôt orienté, dans un premier temps, vers un traitement par manipulation vertébrale.
Seringue 1 :
Seringue 2 :
Pour le rachis elle se fait en injections hypodermiques de 10 mm de profondeur, avec une aiguille de 13 mm de longueur et de 0,30 mm de diamètre, la peau pouvant faire l’objet d’un pli au niveau du point d’injection, l’aiguille étant enfoncée quasi perpendiculairement à la peau.
Cette technique est un procédé d’injections loco-régionales, non douloureuses et non sanglantes, à environ 1 mm de profondeur. Elle se pratique également avec une aiguille de 13 mm et de 0,30 mm de diamètre appliquée tangentiellement à la peau, biseau tourné vers le ciel.
La profondeur des injections se situe à environ 2 à 3 mm de profondeur, dans le derme. Elle se pratique avec une aiguille de 4 mm de longueur et de 0.35 mm de diamètre, le biseau de l’aiguille vers le bas, avec un angle de l’aiguille et de la seringue de 45°à 60° par rapport à la peau.
Utilisation de deux techniques successivement lors d’une même séance :
Première séance à J0 :
Deuxième séance : 48 à 72 H après la première séance.
Troisième séance : J8
Quatrième séance : J15
Cinquième séance : J 30 = Bilan
La souffrance rachidienne aiguë peut donc générer des douleurs du ligament inter-épineux, du ligament commun postérieur, des articulations inter articulaires postérieures, des tendinomyalgies latérovertébrales, des ligamentites, capsulites, névrites… Ce qui explique la pertinence de la Sémiologie Objective Systématisée, qui relève exclusivement d’un traitement médical : notamment la Mésothérapie. Elle apporte un soulagement rapide et durable de la douleur grâce à l’utilisation d’une technique mixte. Avec une très bonne tolérance clinique du traitement, elle évite l’augmentation du nombre de médicaments sur l’ordonnance, le risque d’interaction médicamenteuse et d’effets secondaires.
1) Évaluation d’un Traitement par Mésothérapie des douleurs rachidiennes chroniques d’origine arthrosique, à propos de 10 cas » Mémoire de DIU de Mésothérapie, Dr. Benoit Labenne – Faculté de Médecine de la Pitié Salpétrière – Paris VI.
2) Dr. P. Marijnen, Dr. D. Mrejen : Mésothérapie et / ou vertébrothérapie dans le traitement des lombalgies communes : aide à la décision. Edition S.F.M. / C.E.R.M. Champagne et C.E.R.M. île de France.
3) La mésothérapie dans le traitement des douleurs projetées de la pathologie dégénérative du rachis. PR. M. De Seze et B. Lavignolle, Dr. A. De Boysson, M. Fourquet, Y. Jeanmaire, F.X. Roch : Communication du premier congres National de la société française de mésothérapie / Paris Mars 2003.
4) Enquête pilote concernant des lombalgies communes d’origine articulaire postérieure, traitées par infiltration ou mésothérapie dans un centre de la douleur de 1999 à 2000 (Hôpital Lariboisiere / Paris) – 40 patients. Dr. D. Mrejen : Communication du premier Congrès National de la société française de mésothérapie / Paris Mars 2003.
5) Dr. Didier Mrejen : « La Mésothérapie Ponctuelle Systématisée » Collection Alternatives Thérapeutiques-Médifusion, Paris 1987.
6) Maigne R. « Diagnostic et traitement des douleurs communes d’origine rachidienne – Une nouvelle approche ». Expansion scientifique française, Paris 1989.
7) Theron j. « Lombosciatique commune : conception mixte : disque, articulaires postérieures, structures ligamentaires : déductions thérapeutiques » Communication au VII° Congrès international de Mésothérapie, Bordeaux, 1995,220-224.
8) Etude Randomisée de la mésothérapie dans les lombalgies aiguës. B.Lavignolle, M. de Sèze, M.Fourquet, A.L. Kopp-Zimban, B.Fongaufier. 3eme Congres National de la Société Française De mésothérapie. 26-27 Nov. 2005, Paris Porte de Bagnolet.