Les synéchies utérines ou Syndrome d’Asherman correspondent à des adhérences intra-utérines. Ce sont des accolements ou brides intra-utérines plus ou moins étendues. Elles peuvent être uniques ou multiples ; siéger au niveau du col (synéchie intra-cervicale), de l’isthme (synéchie isthmique), du corps utérin (synéchie corporéale) ou des cornes utérines (synéchie cornuale).
Elles peuvent être partielles ou totales, occupant respectivement une partie ou la totalité de la cavité utérine.
La plupart des synéchies sont asymptomatiques (ne présentent aucun symptôme). Elles sont souvent découvertes fortuitement lors d’une hystéroscopie diagnostique ou d’une hystérosalpingographie. Elles sont parfois retrouvées à l’occasion d’un bilan d’infertilité et plus rarement devant des signes cliniques évocateurs :
Initialement, une synéchie est formée en réaction à un traumatisme de la muqueuse utérine ayant provoqué la destruction de sa couche basale. Elle est alors constituée d’une simple bride muqueuse, facilement levée par le passage de l’hystéroscope lors d’une hystéroscopie diagnostique. En l’absence de traitement, cette bride lâche devient fibreuse, résistante, plus ou moins épaisse, puis musculaire. Elle n’est alors plus revêtue d’endomètre.
Les circonstances suivantes peuvent être à l’origine de la formation d’une synéchie :
Certains facteurs favorisent la survenue d’une synéchie utérine à la suite d’un traumatisme de l’endomètre :
Le diagnostic d’une synéchie doit être évoqué puis confirmé lorsque sa présence provoque des troubles du cycle ou une infertilité. Une synéchie n’est pas visible lors d’un simple examen gynécologique.
Effectuée souvent en première intention car indolore et non invasive, elle peut retrouver une image intra-utérine évocatrice d’une bride, parfois associée à la présence d’une rétention de sang dans l’utérus (hématomètrie).
Lors de l’exploration de la perméabilité des trompes dans le cadre d’un bilan d’infertilité ou lors de l’appréciation de la morphologie de la cavité utérine dans le cadre d’un bilan de fausses couches précoces à répétition, le diagnostic de synéchie est évoqué par la présence d’une image intra-utérine sous forme de bride ou de lacune à l’emporte pièce reliant les deux faces de l’endomètre. Elle peut être plus ou moins étendue voir même empêcher totalement l’opacification de la cavité par le produit de contraste.
C’est l’examen de référence. Il permet de poser le diagnostic par la visualisation directe de la synéchie. L’hystéroscopie permet d’évaluer avec précision sa position, son étendue, la qualité de l’endomètre restant dans la cavité utérine et la perméabilité des orifices tubaires. En cas de pronostic favorable, ce bilan permet de poser l’indication opératoire lorsqu’un traitement chirurgical est envisagé.
Le meilleur traitement reste la prévention. Il s’agit d’une part de prévenir les traumatismes sur un utérus gravide en restant attentif lors du geste chirurgical. D’autre part, lorsqu’une intervention adhésiogène doit être pratiquée (comportant un risque élevé de formation de synéchie), un contrôle hystéroscopique est préconisé un mois après celle-ci. A ce moment là, le bilan de la cavité utérine peut retrouver une éventuelle synéchie en début de formation. Elle est souvent encore lâche et peut céder facilement au passage de l’hystéroscope sans nécessiter une intervention chirurgicale. Ce contrôle est proposé essentiellement dans un contexte d’infertilité, dans les cas suivants :
Le traitement est chirurgical. Il s’agit de sectionner les synéchies (cure de synéchie) à l’aide d’instruments chirurgicaux introduits dans l’hystéroscope, afin de rendre la cavité utérine la plus proche de la normale. L’intervention s’effectue sous hystéroscopie opératoire. Dans des cas difficiles, elle peut s’effectuer sous contrôle échographique ou cœlioscopique afin de vérifier l’absence de perforation utérine par fausse route.