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Syndrome de Münchhausen

Dr Asquier Thierry14 octobre 2014

Généralités

On retrouve les premières descriptions de ce trouble dès le milieu du 19ème siècle, mais ce trouble ne fut considéré comme étant une pathologie psychiatrique qu’à partir de 1951, grâce aux travaux du Dr. Asher.

Cette dénomination évoquant les histoires d’exploits militaires fantastiques et invraisemblables d’un baron Prussien, assorties de très nombreux voyages tout autant invraisemblables et fantastiques, source de moqueries au 18ème siècle.

Définition

Le syndrome de Münchhausen est classé dans les Pathomimies ou troubles Factices, dont les critères sont :

  • L’existence de symptômes physiques et/ ou psychiques, intentionnellement feints par le patient ;
  • Dans un but conscient d’occuper une place de malade ;
  • Sans que ce comportement pathologique soit incité par une situation ou personne extérieure (Famille, travail…).

Les différentes typologies du syndrome de Münchhausen

On reconnait trois types distincts selon la prévalence des symptômes mimés par le patient :

  • Physique ;
  • Psychiques ;
  • L’association des deux.

Il existe enfin une forme particulière, classiquement pédiatrique, appelé le « Syndrome de Münchhausen par Procuration » dans laquelle le patient est la victime d’un tiers (souvent parental) qui induit des troubles, symptômes, voire véritables maladies (intoxication médicamenteuse convulsivante, …) chez un enfant à des fins de multiplication des soins médicaux. La place du malade étant supportée par l’enfant, permettant à l’adulte une présence régulière auprès des Médecins.

Éléments complémentaires pour établir le diagnostic

On retrouve par ailleurs des éléments diagnostiques complémentaires.

  • Ces troubles sont particulièrement chroniques et souvent sévères ;
  • Responsables de soins souvent lourds, tels que des interventions chirurgicales multiples, avec les risques inhérents à ce type de traitements.
  • Les conséquences de cette multiplication des soins comportent également, en plus du risque vital, d’une pénalisation des autres activités de la personne (familiale, sociale, professionnelle…), un véritable nomadisme médical, les patients multipliant ainsi les praticiens, hôpitaux, avec fréquemment de multiples déménagements ;
  • On retrouve enfin classiquement toute une fantasmagorie personnelle, faux exploits, faux diplômes, faux souvenirs, fausses identités.

Détecter un tel syndrome est d’autant plus difficile, que le patient montre une réelle réticence aux explorations et entretiens psychologiques.

La propension à la fuite et au nomadisme médical, renforçant les difficultés diagnostiques et à fortiori thérapeutiques.

De fait, la connaissance des causes éventuelles de ce syndrome demeurent inconnues.

Les quelques explorations neuro-radiologiques (IRM, PET-Scan) réalisées ne retrouvent rien de particulier.

Morbidité et mortalité

Les risques encourus sont tout de même sévères :

  • Mortalité ;
  • Multiplications de maladies ;
  • Complications thérapeutiques (iatrogénie) ;
  • Erreurs médicales par action (gestes médicaux), mais aussi par omission (ils peuvent être véritablement malades !).

Causes

Le fait que l’on retrouve fréquemment chez ces patients, des histoires personnelles de maladies souvent graves dans l’enfance, a pu faire suggérer une hypothèse de recherche de bénéfices primaires, régressifs, de cette « position de malade » et de la recherche d’une proximité affective paradoxale par la forte implication des personnels soignants, dans un but de réassurance sociale ou d’existence sociale (faisant écho à la réassurance familiale).

Tout cela n’étant bien entendu qu’hypothétique.

Traitement

Du fait que la personne atteinte soit dans le déni de sa maladie et dans un nomadisme médical, c’est souvent l’entourage qui alerte le corps médical.

Le traitement de cette pathologie est pluridisciplinaire. Il peut durer plus ou moins longtemps. Le taux d’échec thérapeutique est élevè.

  • Traitement symptomatique des lésions organiques infligées ;
  • Traitement psychologique, malheureusement très souvent en échec en raison du défaut d’alliance et de compliance thérapeutique (fuite du patient, mensonges…), mais également en raison du déni très fréquent du caractère factice de ces troubles.
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