La situation nutritionnelle des enfants est liée à l’augmentation de l’obésité devenue un défi mondial de santé publique. On parle d’épidémie de l’obésité.
En France, on peut estimer que la prévalence a plus que doublé depuis les années 1980. Les causes de cette épidémie sont encore mal cernées mais plusieurs facteurs sont explorés : la réduction de l’activité physique quotidienne à cause du temps passé devant un écran (télé et/ou ordinateur), l’évolution de l’alimentation sur le plan quantitatif et surtout qualitatif ou encore les modifications du comportement alimentaire (grignotages, désorganisation des repas…).
D’après les mesures de poids et de taille (IMC) recueillies dans l’étude ENNS (Étude Nationale Nutrition Santé) de 2006, 18 % des enfants de 3 à 17 ans sont en surpoids (1 enfant sur 5), parmi eux, 3,5 % sont obèses. Les populations défavorisées sont les plus touchées : l’écart entre les ouvriers et les cadres s’est accru avec 10 fois plus d’enfants obèses chez les ouvriers que dans les familles de cadres contre 4 fois plus en 2002. L’obésité est très forte dans le nord et l’est de la France ainsi que dans les collectivités d’outre mer.
Le surpoids ou l’obésité dès l’enfance ont un réel impact sur la santé du futur adulte en augmentant les risques d’obésité à 80% et d’apparition de maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires, certains cancers, diabète…). C’est aussi un facteur de détérioration du lien social : les enfants sont souvent mis à l’écart du fait de leur corpulence et se détournent des activités collectives, sportives notamment.
Face à cet enjeu majeur de santé publique une politique de promotion de la santé via la nutrition s’est construite depuis 2001 avec le programme national nutrition santé (PNNS) dont l’objectif général est « d’améliorer la santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs, la nutrition ». Neuf objectifs prioritaires et objectifs spécifiques ont été définis ainsi que des repères de consommation et messages simples diffusés auprès du grand public. « Manger bouger », « Manger 5 fruits et légumes par jour »… sont la traduction pratique des recommandations nutritionnelles pour sensibiliser, informer et éduquer les adultes et les enfants au plaisir de manger sainement et de pratiquer une activité physique.
L’éducation à la santé fait aussi partie des missions de l’école sur l’ensemble de la scolarité. Les questions d’alimentation et de nutrition sont abordées dans les programmes scolaires, souvent sous un angle théorique et scientifique qui ne permet pas toujours à l’enfant de faire le lien avec la vie quotidienne. A l’inverse les ateliers pratiques de cuisine, d’éveil au goût et à la diversité alimentaire favorisent la découverte et l’appropriation des différentes dimensions de l’alimentation (plaisir, équilibre, convivialité, différences culturelles).
La période qui va de 3 à 11 ans est une période de croissance et d’apprentissages intenses. En découvrant des goûts, des couleurs, des textures et odeurs variées, l’enfant peut exercer sa capacité à réaliser des choix, en exprimant sa préférence ou son refus à tel ou tel aliment. Le jeune âge est un moment essentiel pour donner aux enfants le goût d’une alimentation la plus diversifiée possible, gage d’un meilleur équilibre alimentaire futur et durable. Il est paradoxal de constater que les profils alimentaires des enfants sont aujourd’hui très monotones, axés sur des aliments majoritairement faciles à avaler (de texture molle), gras et sucrés. (Exemples : viande hachée, nugget’s, compote, pain de mie, yaourt à boire, sodas, etc…)
Parmi les axes de sensibilisation/éducation privilégiés à développer pour cette tranche d’age :
Image par silviarita de Pixabay