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Sciatique

Dr Laloux Juliette4 avril 2015

Généralités

La lombo-sciatique est une affection très courante. Elle est souvent liée à la présence d’une hernie discale.

Anatomie de la colonne vertébrale ou rachis

La colonne vertébrale est faite de l’empilement de pièces osseuses appelées vertèbres.

Entre chacune des vertèbres, il y a un disque intervertébral, tissu déformable permettant donc aux vertèbres de bouger les unes par rapport aux autres lors des mouvements du rachis.

Dans la partie postérieure des vertèbres, existe un canal (le canal rachidien) dans lequel cheminent des nerfs qui vont ensuite sortir du rachis pour innerver les membres inférieurs. Ces nerfs forment alors le nerf sciatique donnant son nom à cette pathologie.

Rachis lombaire profil

Colonne vertébrale / Rachis lombaire de profil

Comment ça marche ? Physiopathologie

Lors des mouvements du rachis, les vertèbres bougent harmonieusement les unes par rapport aux autres. Souvent à l’occasion d’un « faux mouvement » du rachis ou lors d’un effort de soulèvement, le disque intervertébral va se déformer anormalement, produisant une hernie discale qui peut alors aller au contact de la racine nerveuse du nerf sciatique.

Ce contact va entraîner un dysfonctionnement du nerf. D’une part, la hernie discale peut appuyer sur le nerf, mais surtout le contact du matériel discal sur le nerf est chimiquement toxique, entraînant une inflammation.

Hernie discale profil

Hernie discale

C’est le dysfonctionnement du nerf qui est finalement ressenti par le malade. Suivant le trajet précis du nerf sciatique, le malade va ressentir des fourmillements, une diminution de la sensibilité, une douleur. Parallèlement, le nerf commandant certains muscles, il peut apparaître une paralysie plus ou moins complète du membre inférieur. Certains nerfs commandant la vessie et le rectum passent aussi à proximité. Il peut donc y avoir également, bien que rarement, des problèmes urinaires ou fécaux (rétention ou fuite).

Hernie discale

Hernie discale

Sciatique, lumbago ou hernie discale, quelle différence ?

En cas de lumbago, la douleur siège aux lombaires (bas de la colonne vertébrale).

En cas de sciatique, la douleur siège dans une fesse et tout le long du membre inférieur jusqu’au pied.

La hernie discale est une saillie anormale d’un morceau du disque. C’est la principale cause de sciatique, mais pas la seule. Le canal lombaire rétréci est une autre cause fréquente de sciatique. Ce rétrécissement du canal dans lequel sont insérés les nerfs peut entraîner une compression des nerfs et une sciatique. Cela survient essentiellement chez des personnes âgées.

Comment fait-on le diagnostic de sciatique due à une hernie discale ?

C’est le médecin qui grâce à l’interrogatoire du malade va faire le diagnostic. En effet, la topographie de la douleur, des fourmillements, permet de savoir qu’il s’agit bien d’une souffrance du nerf sciatique. Les connaissances de l’anatomie du rachis permettent alors d’en déduire où peut se trouver la hernie discale. Le médecin recherche par l’examen physique des signes de complications : une paralysie musculaire des membres inférieurs, une atteinte des voies urinaires ou fécales.

Éventuellement, en cas de doute, des radiographies permettent de rechercher une autre cause de souffrance du nerf sciatique. La réalisation d’un scanner ou d’une IRM est loin d’être indispensable au diagnostic.

Comment traite-t-on ?

Le plus souvent, il ne sera pas nécessaire de retirer chirurgicalement la hernie discale, car la guérison est acquise en quelques jours à quelques semaines avec le traitement médical.

Ce traitement médical repose sur les médicaments anti-douleurs (antalgiques), les anti-inflammatoires per os (par voie buccale). Le repos n’est conseillé qu’à titre antalgique, suivant les douleurs. Il doit être le plus court possible. En effet, un repos prolongé entraîne un déconditionnement à l’effort et il est alors plus difficile de récupérer après l’épisode de sciatique.

Si ces traitements ne sont pas suffisants, une ou plusieurs infiltrations rachidiennes de corticoïdes (puissants anti-inflammatoires) sont proposées. C’est ce qu’on appelle une infiltration épidurale.

Ce n’est qu’après avoir épuisé ces possibilités thérapeutiques ou en cas de paralysie du membre inférieur qu’un traitement chirurgical supprimant la hernie discale est indiqué.

Dans tous les cas, la prévention d’une récidive est souhaitable par l’acquisition d’une bonne hygiène rachidienne. Des exercices permettent de renforcer les muscles stabilisateurs du rachis, l’apprentissage des techniques de soulèvements de charges lourdes.

Foire Aux Questions


1.Doit-on toujours faire un scanner ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) dans la sciatique ?

Non. Le diagnostic repose sur une analyse par le médecin des symptômes du malade. En particulier la topographie précise des douleurs, des fourmillements permettent de connaître le nerf touché et donc le lieu de sa compression par la hernie discale.

2.Doit-on toujours être opéré d’une sciatique ?

Non. Ce qui peut paraître paradoxal compte tenu de la présence de la hernie discale. Pourtant, le repos, les anti-inflammatoires, et les antalgiques (antidouleurs) permettent dans la majorité dans cas de guérir la sciatique sans enlever chirurgicalement la hernie discale.

3.Que devient la hernie discale en cas de traitement non chirurgical ?

La hernie discale peut disparaître spontanément. Elle peut être résorbée localement par les processus inflammatoires locaux. Elle peut aussi persister sans que le malade ne souffre. C’est ainsi que de nombreuses personnes ont une hernie discale sans jamais souffrir de sciatique.

4.Certains sports sont-ils contre-indiqués quand on a fait une sciatique ?

Non. La sciatique peut très bien être un événement unique dans la vie d’un malade et la guérison être définitive. Il n’y donc pas lieu de contre-indiquer une activité sportive d’autant que celle-ci permet un renforcement des muscles stabilisants la colonne vertébrale.

5.Doit-on faire certains sports quand on a fait une sciatique ?

Oui. L’activité physique permet un renforcement des muscles et ligaments stabilisants la colonne vertébrale. La meilleure activité est celle qui fait plaisir, et non pas la natation comme cela s’est imposé dans la conscience collective : la victime d’une sciatique fera le sport qui lui plaît. C’est le meilleur garant d’une pratique sportive régulière et suivie.

6.Comment acquérir une bonne hygiène lombaire et éviter la récidive ?

Il est important de faire régulièrement de l’exercice physique. Cela permet en effet d’entretenir la souplesse et de renforcer les muscles stabilisateurs du rachis.

Il est impératif de faire quelques exercices d’échauffement avant de pratiquer une activité physique.

Certaines règles d’hygiène lombaire doivent être respectées. Par exemple, il ne faut pas, lorsqu’on se baisse, incliner le torse vers l’avant. Il faut plutôt s’accroupir en fléchissant les genoux et en maintenant le dos bien droit. De mème, pour attraper quelque chose derrière soi, il faut éviter les mouvements de torsion du tronc et plutôt pivoter sur les pieds pour se retourner.

Position hernie discale

Hygiène lombaire. Éviter la sciatique

Crédit photo

Image par Anna Mikkelgaard de Pixabay

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