Ressources scientifiques

Infections sexuellement transmissibles : la HAS recommande un dépistage systématique de l’infection à Chlamydia trachomatis chez les jeunes femmes

Dr Benchimol Yéhouda21 février 2019

Généralités

L’infection à Chlamydia trachomatis représente l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues chez les jeunes femmes en France.

On estime qu’environ 60 à 70 % de ces jeunes femmes infectées ne présentent aucun symptôme.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais qu’un dépistage de cette infection soit systématique chez les femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives. L’objectif de ce dépistage est de réduire le risque de complications à long terme chez la femme et limiter la propagation de l’infection au sein de la population, grâce à un traitement précoce en cas de dépistage positif.

Épidémiologie

Chlamydia trachomatis est une bactérie principalement responsable de la chlamydiose génitale. L’infection à Chlamydia trachomatis est plus fréquente chez les femmes de 18 à 25 ans que chez les hommes de la même tranche d’âge.

Cette IST peut se manifester par des atteintes génitales, en majorité chez les femmes, mais dans environ 60 à 70 % de ces infections il n’existe aucun symptôme. Ces formes dites “asymptomatiques” et méconnues favorisent d’une part la survenue de complications et d’autre part la transmission de la bactérie au sein de la population.

Mode de transmission

Le Chlamydia trachomatis est une bactérie responsable d’infection sexuellement transmissible. Elle se transmet lors de rapports sexuels génito-génitaux ou lors de rapports ano-génitaux.

Symptômes

Dans la plupart des cas de personnes porteuses de la bactérie cette infection reste asymptomatique et donc ne présente aucun symptôme.

Parfois, elle est responsable d’une infection chronique ou d’une infection aigue. Une infection à Mycoplasma genitalium ou à HIV peuvent être associée

Chez la femme :


  • syndrome inflammatoire pelvien douloureux lié à l’infection du tractus génital associé à des écoulements vaginaux (leucorrhées) et parfois à des saignements lors ou après les rapports sexuels ou entre les règles.
  • cervicite.
  • plus rarement brûlures urétrales et dysurie.
  • douleur vaginale.
  • mictions fréquentes ou sensation d’avoir besoin d’uriner fréquemment.
  • douleur lors des relations sexuelles (dyspareunie).

Chez l’homme :


  • urétrite (inflammation de l’urètre) avec écoulements et brûlures au niveau du méat urinaire en urinant ou au repos. Mictions fréquentes.
  • balanite.
  • douleur lors des relations sexuelles ou de l’éjaculation.
  • écoulement du pénis.

Complications

Les complications des infections à Chlamydia trachomatis s’observent essentiellement chez la femme. En l’absence de traitement, cette infection peut se compliquer de :

  • atteintes inflammatoires pelviennes ;
  • salpingites ;
  • grossesse extra-utérine ;
  • infertilité par l’obstruction des trompes utérines ;
  • fausses couches.

Modalités du dépistage

La HAS recommande qu’au moins un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis soit systématiquement réalisé chez les femmes sexuellement actives de 15 à 25 ans inclus, y compris les femmes enceintes.

En cas de test négatif et de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, le dépistage est répété chaque année. Si le test est positif, un traitement est défini et le dépistage est répété à 3-6 mois.

De plus, un dépistage opportuniste ciblé doit être proposé aux populations suivantes :

  • les hommes sexuellement actifs, présentant des facteurs de risque, quel que soit l’âge ;
  • les femmes sexuellement actives de plus de 25 ans, présentant des facteurs de risque ;
  • les femmes enceintes consultant pour une IVG, sans limite d’âge.

Les facteurs de risque évoqués ici sont :

  • multipartenariat (au moins deux partenaires dans l’année) ;
  • changement de partenaire récent ;
  • individus ou partenaires diagnostiqués avec une autre IST (Neisseria gonorrhoeae, syphilis, VIH, Mycoplasma genitalium) ;
  • antécédents d’IST ;
  • hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ;
  • personnes en situation de prostitution ;
  • après un viol.

Le dépistage peut être effectué dans des centres spécialisés à vocation de dépistage, mais aussi dans les cabinets de médecine générale, de gynécologie ou de sage-femme.

Diagnostic

Chez la femme, on effectue un ECBU sur le premier jet d’urine ainsi qu’un prélèvement cervico-vaginal pour faire le dépistage d’une infection à Chlamydia.

Chez l’homme, le dépistage se fait à l’aide d’un test d’urine ou d’un prélèvement de l’urètre. Pour une meilleure efficacité, ce dépistage est réalisé sur les premières urines du matin.

En cas de dépistage positif il est conseillé que toutes les partenaires sexuels soient dépistés également et probablement traités.

Chlamydia

Traitement

La Chlamydiose se traite par antibiotiques.

Les formes simples, non compliquées peuvent être traitées :

  • en prise unique, par l’Azithromycine.
  • la Doxycycline 200 mg par jour pendant sept jours.

Une infection sévère nécessite un traitement de deux semaines.

Un examen bactériologique de contrôle est conseillé deux à trois semaines après la fin du traitement.

Prévention

L’usage systématique du préservatif lors de la pénétration reste le seul moyen pour se protéger contre cette infection comme contre les autres IST.

Quand consulter le gynécologue ?

  • pertes vaginales anormales, colorées ;
  • brûlures mictionnelles ou vaginales ;
  • douleur pelvienne +/- associée à de la fièvre ;
  • infertilité durant plus de 12 mois en l’absence d’autre point d’appel ;
  • saignement en dehors des règles ou provoqués par les rapports sexuels ;
  • partenaire atteint d’une infection sexuellement transmissible.

Source

HAS

À lire aussi
Top
Gestion des cookies