Cette affection sous-diagnostiquée, et donc sous-traitée, mérite néanmoins certains éclaircissements à l’éclairage des moyens modernes actuellement mis en jeu et utilisés en psychiatrie.
Les premières descriptions cliniques de ce syndrome, ainsi que sa classification nosographique, datent de la fin du 19ème siècle et du début du siècle dernier, sans évolution majeure jusque dans les années 1970, période durant laquelle une profonde remise en question s’est opérée ouvrant la porte d’une nouvelle compréhension Initialement et historiquement englobée au sein du spectre des Schizophrénies, la Catatonie s’est aujourd’hui autonomisée du fait de son existence dans d’autres groupes de maladies psychiatriques telles que les troubles de l’humeur au sens large, mais également lors de certaines maladies somatiques, métaboliques, infectieuses, toxiques et auto-immunes.
La catatonie est un syndrome psychiatrique qui associe des symptômes moteurs, psychiques, comportementaux et neuro-végétatifs. Elle constitue une forme d’expression de la schizophrénie (schizophrénie hébéphrénocatatonique).
Mal connue, la prévalence de cette affection est difficile a évaluer, chez les patients porteurs d’une affection psychiatrique avec des pics de fréquence pouvant aller jusqu’à 30% selon les études scientifiques. On considère l’existence classiquement de deux formes :
Par ailleurs, celles-ci peuvent être aiguës, chroniques et même périodiques. Enfin, la Catatonie est également décrite chez l’enfant et l’adolescent sans différence clinique par rapport aux adultes. L’intérêt de la connaissance et du traitement de cette affection réside dans son pronostic, en particulier vital, car celui-ci est fréquemment engagé dans les formes sévères.
Cette affection comporte obligatoirement des symptômes moteurs, psychiques, comportementaux et neuro-végétatifs.
Troubles de la température, de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et respiratoire.
Catatonie
Avant d’évoquer les traitements actuels de la Catatonie, il est intéressant de noter que cette affection expose de façon significative à une complication redoutable et redoutée des traitements antipsychotiques qui constituent un élément de la prise en charge : le syndrome malin.
Les traitements de première intention sont représentés par les Benzodiazépines, particulièrement efficaces dans les épisodes aigus, souvent à forte dose, par voie injectable éventuellement, et donc impérativement sous surveillance médicale. Ce traitement doit être rapidement efficace, généralement dans les 48 heures. Dans l’hypothèse d’un échec, la mise en place d’un traitement par sismothérapie s’impose. Les autres traitements, en particulier les antipsychotiques sont à évaluer au cas par cas, avec vigilance et prudence du fait des risques vitaux. Un traitement d’avenir, en cours d’évaluation dans cette indication, la stimulation magnétique transcrânienne répétée, pourrait représenter une alternative thérapeutique intéressante sans complication majeure.